Blanche Gardin l’humoriste à voir le 19 septembre sur C8

BLANCHE GARDIN, sera le mercredi 19 septembre à 21h sur C8 où son show “Je parle toute seule” sera retransmis.

 

Comment vous dire ? Blanche Gardin est l’humoriste qui m’a le plus secouée ces dernières années. Au point que j’ai été incapable d’écrire une seule ligne sur cette comédienne et auteur de grand talent.

Je suis allée la voir le vendredi 28 novembre 2014 à La Nouvelle Seine en compagnie de mon amie Geneviève Boitte de la SACD. J’avais entendu parler de Blanche mais j’avoue que j’y étais allée sinon blasée un peu moins curieuse que d’habitude. A l’époque, je voyais 5 à 6 one-man-shows par semaine, parfois 3 dans la même soirée. Il m’est arrivé de voir 200 shows en une année. J’étais lasse d’entendre les mêmes vannes, les mêmes attaques et les mêmes chutes.

Je prends énormément de notes pendant les shows et en les relisant chez moi, je constatais que telle vanne avait été faite par X, Y et Z piquée à celui-ci ou celle-là. Parfois j’arrivais même à trouver la réplique d’un(e) comédien(ne) que je ne connaissais pas. Ce n’est pas que je sois auteur mais simplement parce que j’étais en face de personnes qui ne travaillaient pas leur texte et avaient peu d’imagination.

Et puis BLANCHE GARDIN est apparue sur scène dans une très jolie robe à pois, le cheveu impeccablement arrangé, un maquillage soigné…quelque chose de très glam qui rappelait à la fois une Lauren Bacall (époque Le Port de l’angoisse, Le grand sommeil), la Simone Signoret de Casque d’or pour le côté parisien-canaille et un je-ne-sais-quoi de Marina Foïs. J’ai pris très peu de notes ce soir-là mais tout est resté dans ma mémoire.

A la fin des spectacles, je dis toujours un mot aux artistes. Que j’aie aimé ou non leur show -la seule fois où je me suis éclipsée c’était pour Alban Ivanov, et ce n’était pas à cause de lui. Quand Jessie Varin (La Nouvelle Seine) m’a présenté Blanche Gardin, j’ai fondu en larmes. Un torrent que je ne pouvais arrêter. C’était certainement gênant pour Blanche qui m’a serrée dans ses bras et remerciée. Geneviève Boitte , très surprise, a simplement dit : “C’est la première fois que je la vois comme ça et Isabelle voit beaucoup beaucoup de spectacles”. Alain Degois alias Papy m’a prise également dans ses bras. J’étais émue, troublée, transportée et même en écrivant ces lignes des larmes me reviennent.

Pour la première fois, je découvrais quelqu’un qui faisait bouger les lignes, qui écrivait à la pointe du stylo, sans laisser de gras, sans concession. Quelqu’un qui racontait autre chose, autrement et saisissait quelque chose de l’époque sans céder aux sirènes de la mode et de labranchitude. J’ai ressenti le même choc que les fois où j’ai lu, il y a longtemps déjà, Virginie Despentes, Michel Houellebecq et, avant eux, Philippe Djian. On est également ému parce qu’on se demande : est-ce que le plus grand nombre va ressentir la même chose que moi et accueillir cet auteur avec le même enthousiasme ? Est-ce qu’on va lui donner le temps et les moyens de poursuivre son œuvre originale et singulière librement? J’ai encore pleuré le jour où Blanche Gardin a reçu le Molière de l’humour. J’ai pensé ce jour-là que je n’aurais plus besoin d’écrire sur Blanche Gardin, qu’elle était désormais (re)connue du grand public.

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